mardi 28 août 2012

Ailleurs


Bon.

Si je te parlais un peu. Ça fait longtemps (3 mois), mais en vrai ça fait bien plus longtemps... Que s’est-il passé? (Tu me demanderas.) Je n’ai pas vraiment de réponse. Je suis entrée dans la vie active, j’ai perdu l’inspiration, je trouvais que ce que j’avais à dire n’avait finalement rien de bien mirobolant et pire, je me lassais. 

Mais bon. Voilà que Bellzouzou recommence à me tapoter l’épaule pour que je revienne, et puis je l’aime bien Bellzouzou, on a même été voisines quelques temps en plusse. 

Comme je ne sais trop quoi vous raconter, je vais juste laisser les doigts pianoter et se laisser aller, on verra bien le résultat!

Je me suis expatriée. Il y a des jours (la plupart d’ailleurs) où je réalise que ce n’est pas par hasard.

Et pourtant.

J’étais une enfant timide, collée aux jupes de ma mère, en classe je n’osais pas lever le doigt, trop peur du ridicule. En y réfléchissant bien, j’avais peu d’amis à l’école. Mes frères vous diraient que j’étais une chieuse parce que je pleurais pour un rien, je faisais des colères, des trucs typiques de petite dernière.

Puis finalement j’ai grandi. 

J’ai quitté le nid à 17 ans, parce que je suis de fin d’année et que j’avais le bac en poche. Je suis entrée à la fac. 

Et c’est là que ça a commencé je crois.

J’ai rencontré des gens bien, des gens qui se sont expatriés, des gens qui sont restés au même endroit. Puis je me suis cherchée là-dedans.

Et j’ai eu des regrets. 

Des désirs d’Eramus que je n’ai pas tenté, encore trop attachée aux jupes de ma mère peut-être. Pas assez mature, pas prête.

Les envies d’ailleurs me titillaient. Qu’on ne se trompe, j’aime profondément ma Beauce natale, au point de tomber en extase devant des champs et des paysages plats aux détours de mes voyages.

J’ai commencé par changer de ville, après 3 ans dans une fac, je me suis essayée à une autre. Et j’ai aimé, oh que j’ai aimé ce changement. Je suis tombée amoureuse d’une autre ville. J’arpentais les rues avec ou sans but, le nez en l’air. J’observais les détails et caractéristiques des endroits que je visitais. Je repérais une boulangerie, un restaurant, une mercerie, une librairie...

Puis j’ai commencé à voyager. Paris, Londres, Bruxelles, Lucerne...

Et la petite fille qui était accrochée aux jupes de sa mère a lâché prise et commencé à marcher seule. 

Je suis partie un mois sur le continent nord-américain. Ma petite revanche sur mes regrets d’Erasmus, puisque j’y étais dans le cadre d’un échange professionnel. 

Et je me suis éloignée, expatriée. J’ai passé deux ans au Canada, deux années passées trop vite et je n’ai pas visité tout ce que j’ai voulu. J’ai compris que j’aimais m’installer dans une nouvelle culture, même si elle reste occidentale et finalement pas trop éloignée de la notre. Faire les magasins devenait un nouveau défi, moi qui était habituée à trouver du jambon, des lardons, de la crème fraîche, de la pâte feuilletée dans le rayon frais, des Chocapic et des mousses au caramel au beurre salé... J’ai découvert un système de mesure différent et approximatif : les tasses. Fi des grammes! Je me suis surprise à porter attention à la composition (souvent bien trop salés) des aliments. J’ai rééduqué mes habitudes alimentaires. Le stéréotype de la française expatriée, ce qui manque le plus, c’est la gastronomie...

Bon 2 ans donc. J’aurai pu rentrer...mais...

Je viens de passer l’été en France avant d’enchaîner une nouvelle nouvelle vie, aux US cette fois. 

Enfin.

En France. Je devrais dire en Europe. Sur 6 semaines de présence sur le continent européen, je n’ai pas passé plus de 5 jours au même endroit. Et à la fin, ça avait comme un goût de trop peu!





 


Et me voilà aujourd’hui, fraîchement arrivée aux US depuis quelques jours, en train de m’installer dans mon appart’ et j’ai un peu de mal à me sentir chez moi.
J’ai des nouvelles habitudes à prendre. Même si Canada/US c’est presque pareil finalement. Mais ne dites pas ça à un canadien ou un américain! Oh my god, misère de misère, non!! Gonfle le torse, sort ton drapeau (made in China) et au lieu de notre cocorico tremblotant, commence à chanter un ‘Oh Canada’ ou jouer un ‘Star-Spangled Banner’ à la Hendrix, la larme à l’œil et le poil au garde à vous sur tout le corps tellement t’es so proud de ton pays (mais attention, ils ne sont pas chauvins eux, ils sont patriotes, nuance!)

Bref. 

Je ne sais pas trop ce que ce billet était mais voilà, il est. 

8 commentaires:

  1. ben s'il suffit juste de te tapoter l'épaule pour que tu nous sortes des billets pareils de derrière les fagots, on tapotera plus souvent, hein. Tu ne nous en avais jamais tant dit, non?

    Des bisous, Dame Poun, du courage pour l'installation, l'adaptation, la découverte, le bonheur.

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    1. P'tête bien! Mais du coup, j'en ai dit beaucoup d'un coup!
      Des bisous à toi zossi, Bell'zouzou :)

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  2. (sauf ton respect, ton code anti-robot, il est VRAIMENT CHIANT)

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  3. Il faut toujours écouter Bellzouzou! Moi j'aime bien les histoires qui se passent ailleurs...

    Flore

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  4. Elle a bien fait effectivement bellzouzou et toi tu fais bien de te lacher!!! je trouve ça tellement bien tous tes voyages, un jour tu ressentiras le besoin de te poser, peut être, mais au moins tu auras vu, vécu...je te souhaite plein de nouvelles découvertes!

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    1. Coucou toi!
      C'est très très dur de se poser rien que maintenant! Mais j'imagine bien que je n'aurais pas toujours cette bougeotte!
      Je vais essayer de me lâcher plu souvent ;-)
      Biz

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